Quel est l’interêt des laits de croissance?
L’OMS recommande une alimentation infantile exclusivement couverte par l’allaitement maternel au cours des six premiers mois de la vie[20]. Lorsque l’allaitement n’est pas envisageable, il est recommandé d’avoir recours à des préparations pour nourrissons 1er âge, jusqu’aux six mois de l’enfant.
Entre le 4ème et le 6ème mois, la diversification alimentaire débute. En complément de l’alimentation, les préparations de suite ou de 2ème âge peuvent prendre alors le relais de l’allaitement ou des préparations de 1er âge.
A partir d’un an, les laits de 3ème âge, appelés laits de croissance, peuvent compléter l’alimentation de l’enfant jusqu’à l’âge de trois ans. Ils complètent les apports nutritionnels de l’alimentation en cours de diversification des petits.
Découvrez dans cet article le marché et l’intérêt des laits de croissance.
Un marché européen en croissance
Pourquoi un lait de croissance ?
La Société Française de Pédiatrie recommande la consommation d’au moins 500 ml de lait de croissance dès 1an[14]. Il est parfaitement adapté jusqu’au 3 ans de l’enfant. Le lait de croissance contient des protéines, lipides, glucides, vitamines et minéraux et autres composants, dont la composition a été adaptée aux besoins spécifiques de l’enfant de plus d’un an[2]. La consommation de lait de croissance permet de combler certaines carences fréquentes notamment en fer et acides gras essentiels.
Recherche et innovation fortes sur les laits de croissance
Afin de mieux répondre aux attentes et aux exigences des parents, des efforts de recherche et de développement sont déployés par les acteurs de la nutrition infantile, avec un focus sur :
- la recherche d’ingrédients pour être au plus proche du lait maternel.
- le développement de produits aux meilleures propriétés organoleptiques qui contribuent à développer les capacités sensorielles de l’enfant[15]
- l’adaptation des produits en version biologique[21].
- des packagings pratiques mais aussi éco-conçus. Les emballages nomades et favorisant l’autonomie des enfants sont recherchés[15]. Il faut savoir que la praticité se classe en tête des critères d’achat des parents[15].
Un segment dynamique de la nutrition infantile
Le marché de la nutrition infantile se compose du segment des laits infantiles (35,6 Mds€ en 2019 et estimé à 53,2 Mds€ en 2024 au niveau mondial) et de celui des aliments de diversification. Ce marché global de la nutrition infantile pesait près de 46,83 Mds€ en 2019. Global Data prédit un potentiel de 70,33 Mds€ d’ici 2024[3]. En France, le marché de la nutrition infantile pèse plus de 800 millions d’euros[10].
Le segment des laits infantiles est en forte progression et à haute valeur ajoutée. Les parents plébiscitent de plus en plus les laits de croissance en format liquide pour leur facilité d’emploi[9].
Une qualité nutritionnelle adaptée et encadrée
L’enfant en bas âge a des besoins nutritionnels spécifiques. Le lait de croissance est spécialement conçu pour lui apporter tous les nutriments essentiels à son bon développement.
LE SAVIEZ-VOUS ?
Le lait de croissance offre une composition adaptée aux besoins de l’enfant :
- un apport protéique adapté
- jusqu’à 6000 fois plus d’acides gras essentiels que le lait de vache[15], pour un bon fonctionnement du cerveau[22]
- 2 fois plus de zinc que le lait de vache[15]
- de nombreuses vitamines dont les A, C, D et E[15]
Les protéines : oui, mais en quantité limitée !
Le nourrisson prend environ 20 cm au cours de la première année.
Les protéines sont essentielles pour la croissance de l’enfant. Elles contribuent de façon structurelle au développement du squelette, des muscles et des tissus. Elles interviennent dans de nombreux processus physiologiques tels que l’immunité, le transport de molécules et de messagers.
Cependant trop de protéines n’est pas bon pour le nourrisson. Or dans la plupart des pays développés l’apport protéique chez les enfants de 1-3 ans est supérieur aux recommandations (Sharma, 2013; Chouraqui, 2019b).
Il a été suggéré dans la littérature qu’un excès de protéines pendant l’enfance pouvait fatiguer le système rénal de l’enfant et être associée à un risque plus important de développer un surpoids ou une obésité (Roland-Cachera,2016). Cependant, la relation de cause à effet reste encore à être démontrée. C’est pourquoi, par prudence, les experts de l’ESPGHAN recommandent un taux protéique proche de la valeur basse recommandée dans la réglementation 2ème âge[27].
Les laits de croissance apportent un taux de protéines réduit, 2 fois moins en moyenne que dans le lait de vache : 1,2 à 2,3g/100ml[23,29] au lieu de 3,3 g/100 ml environ.
La consommation de lait de croissance peut ainsi couvrir les nutriments nécessaires au bon développement de l’enfant tout en contrôlant les apports en protéines.
Les lipides : place aux acides gras essentiels
Au niveau des lipides, les acides gras essentiels (AGE) ne peuvent être synthétisés par l’enfant et doivent être apportés dans son alimentation. Il y a deux familles d’AGE :
- Les oméga-6, avec l’acide linoléique (LA) comme précurseur permettant à l’organisme de synthétiser l’acide arachidonique (ARA)[1].
- Les oméga-3, dont le précurseur indispensable est l’acide alpha linolénique (ALA) qui synthétise les acides eicosapentaénoïque (EPA) et docosahexaénoïque (DHA). Cependant, le DHA est considéré comme essentiel car il ne peut être synthétisé en quantité suffisante par l’organisme malgré la présence d’ALA[1].
Les oméga 3 sont nécessaires au développement et au fonctionnement de la rétine, du cerveau et du système nerveux. Les bienfaits spécifiques du DHA ont été démontrés. C’est pourquoi le DHA dispose d’allégations de santé[22]
- Le DHA contribue au bon fonctionnement du cerveau
- La consommation de DHA par la mère contribue au développement normal des yeux du foetus et de l’enfant allaité
- La consommation de DHA par la mère contribue au développement normal du cerveau du fœtus et de l’enfant allaité.
Ainsi, les apports suffisants en omégas 3 sont donc primordiaux chez l’enfant[13].
L’Anses a ainsi émis des recommandations en ligne avec celles de l’ESPGHAN. De 6 mois à 3 ans les apports en acide linoléique devraient représenter 2,7 % de l’apport énergétique. L’acide alpha-linolénique devrait quant à lui en couvrir 0,45 % . L’AFSSA recommande un apport en DHA de 70 mg/jour.
Or on constate que les apports Apport en lipides totaux des enfants de 1 à 3 ans est en-deçà des recommandations selon l’ANSES[30].
Le lait de croissance peut permettre de compléter ces besoins car c’est une source d’acides gras essentiels comme le DHA.
Une attention particulière sur le fer
Les apports en fer fournis par l’alimentation diversifiée sont limités par la faible quantité de protéines animales conseillée chez les enfants en bas âge.
La carence en fer chez le nourrisson est fréquente. Près de 30% des enfants de 12-35 mois ont des apports insuffisants en fer selon l’ANSES (Avis 2019[30]). Or le fer participe au bon développement cérébral. Ainsi, toute carence en fer impacterait négativement le développement cognitif, neurosensoriel et moteur du jeune enfant[6].
Les laits de croissance peuvent être une source intéressante de fer dans l’alimentation du tout petit. En effet, 500 ml de lait de croissance à 0,9 mg de fer / 100 ml contient 4,5 mg de fer, soit 90% des apports nutritionnels conseillés par l’ANSES.
En France, les autorités de santé recommandent une consommation de lait enrichi en fer, comme le lait de croissance de 1 à 3 ans, à partir de l’arrêt de l’allaitement afin de réduire les risques de carence. Une équipe de recherche de l’Inserm, de l’AP-HP et l’université de Paris a réalisé une étude parue dans la revue Clinical Nutrition Journal qui montre l’intérêt de ces recommandations.
Ainsi, les laits de croissance permettent des apports en protéines, fer et acides gras essentiels plus appropriés pour les besoins des enfants de 1 à 3 ans que les autres laits d’origine animale.
La qualité des laits de croissance
Les laits de croissance sont régis par l’arrêté du 30 mars 1982. Beaucoup d’entre eux répondent aux critères de composition des préparations de suite[30].
Mais il n’existe pas de réglementation officielle concernant la composition des préparations pour la croissance destinés aux enfants de plus d’un an. La composition de ces laits est donc propre à chaque fabricant.
Des recommandations sont cependant énoncées par l’ESPGHAN (The European Society for Paediatric Gastroenterology Hepatology and Nutrition)[12,17,18,19] pour répondre aux besoins de l’enfant.
Au-delà de la qualité nutritionnelle, les acteurs de la nutrition infantile travaillent également à l’amélioration de la qualité organoleptique et la praticité d’emploi.
Ainsi, trois notions sont à retenir lors de l’élaboration et de la fabrication des laits de croissance:
- adapter le produit aux besoins nutritionnels spécifiques de l’enfant,
- répondre aux normes de qualité et à la réglementation des produits de nutrition infantile
- anticiper les attentes des parents sur la praticité et le goût
Tout l’enjeu pour les fabricants en nutrition infantile réside dans le délicat exercice de trouver le juste équilibre entre ces exigences. Lactalis reste à votre écoute pour trouver avec vous votre meilleur positionnement et développer des produits sur mesure, adaptés parfaitement à vos besoins.
Pour plus d’informations : n’hésitez pas à contacter notre équipe Nutrition Infantile sur info@lns-privatelabel.com
SOURCES:
[1] Turck, D. (2015). Quelle place pour les laits « Croissance »?. Archives de Pédiatrie, 22(5), 85–86. doi:10.1016/S0929-693X(15)30044-0
[2] Fantino M, Gourmet E: Nutrient intakes in 2005 by non breast-fed French children of less than 36 months (in French). Arch Pediatr 2008;15:446–455
[3] Global Data, 2020
[4] Chouraqui, 2019
[5] Vallée L. Fer et neuro-développement. Arch Pédiatr 2017;24:5S18-5S22.
[6] Briend A, Comité de nutrition de la SFP. Apports lipidiques chez l’enfant de moins de 3 ans. Arch Pediatr. 2014 Apr;21(4):424-38.
[7] L’EFSA actualise les conseils concernant les préparations pour nourrissons et les préparations de suite. 2014
[8] The interest of growing-up formulas for young children https://www.lactalisingredients.com/news/blog/the-interest-of-growing-up-formulas-for-young-children/
[9] https://www2.deloitte.com/content/dam/Deloitte/fr/Documents/consumer-business/La_nutrition_infantile_en_quete_de_croissance.pdf
[10] “Marché de l’alimentation infantile : comment se démarquer ?” https://www.vitagora.com/blog/2019/demarquer-marche-alimentation-infantile
[11] Règlement 2016/127
[12] https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01264820/document
[13]https://lesprosdelapetiteenfance.fr/bebes-enfants/nutrition/les-proteines-oui-mais-pas-trop
[14]https://www.sfpediatrie.com/sites/www.sfpediatrie.com/files/documents/BrochurePatients/Alimentation_Enfant_0-3ans.pdf
[15] https://www.alimentsenfance.fr/composition-lait-croissance/
[16] https://www.fao.org/fao-who-codexalimentarius/sh-proxy/en/?lnk=1&url=https%253A%252F%252Fworkspace.fao.org%252Fsites%252Fcodex%252FStandards%252FCXS%2B72-1981%252FCXS_072f.pdf
[17] Journal of Pediatric Gastroenterology and Nutrition: November 2005 – Volume 41 – Issue 5 – p 580-583 doi: 10.1097/01.mpg.0000188741.46380.24 https://journals.lww.com/jpgn/Fulltext/2005/11000/Infant_Formulae__From_ESPGAN_Recommendations.5.aspx
[18] Young Child Formula: A Position Paper by the ESPGHAN Committee on Nutrition.http://www.spp.pt/UserFiles/file/Artigo_da_semana_2018/Artigo_18_04_2018.pdf
[19] Agostoni C, Decsi T, Fewtrell M, et al., ESPGHAN Committee on Nutrition. complementary feeding: a commentary by the ESPGHAN Committee on Nutrition. J Pediatr Gastroenterol Nutr 2008;46:99–110.
[20] Recommandations de l’OMS sur l’allaitement maternel jusqu’à 6 mois https://www.who.int/fr/health-topics/breastfeeding#tab=tab_2
[21] https://www.lactalisingredients.com/fr/news/blog/nutrition-infantile-un-marche-faconne-par-les-consommateurs/
[22] RÈGLEMENT (CE) No 1924/2006 DU PARLEMENT EUROPÉEN ET DU CONSEIL du 20 décembre 2006 concernant les allégations nutritionnelles et de santé portant sur les denrées alimentaires https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/PDF/?uri=CELEX:02006R1924-20141213&rid=1
[23] Guides PNNS : mangerbouger.fr et article Ghisolfi J et al., Comité de Nutrition de la Société Française de Pédiatrie. Lait de vache ou lait de croissance : quel lait recommander pour les enfants en bas âge? Arch Pediatr 2011 ; 18 : 355-58.
[24] Tai EK et al. An update on adding docosahexaenoic acid (DHA) and arachidonic acid (AA) to baby formula. Food Funct 2013 ; 4 :1767-75.
[25] Anses. Actualisation des apports nutritionnels conseillés pour les acides gras. Rapport d’expertise collective. Mai 2011.
[26] Willatts P et al. Effects of long-chain PUFA supplementation in infant formula on cognitive function in later childhood. Am J Clin Nutr 2013 ; 98 (suppl) : 536S-42S.
[27] Hojsak, Young Child Formula: A Position Paper by the ESPGHAN Committee on Nutrition, 2018
[28] Arrêté du 11 avril 2008 relatif aux préparations pour nourrissons et aux préparations de suite
[29] https://www.alimentsenfance.fr/wp-content/uploads/2012/05/Lettre-n-04-Quels-apports-proteiques-chez-le-petit-enfant-de-0-a-3-ans.pdf
[30] Avis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail relatif à l’actualisation des repères alimentaires du PNNS pour les enfants de 0 à 3 ans, 2019